Enjeux majeurs

Open Data et Hackathon IDF2030 : Interview Cédric Lavallart


David Commarmond




VeilleMag : Cédric Lavallart, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

C.L Je travaille à l'Institut d'aménagement et d'urbanisme d'Île-de-France (IAU) depuis une quinzaine d'années. Après une maîtrise de Géographie et un DESS d'informatique appliquée aux sciences humaines et sociales, j'ai rejoint cet organisme en qualité de géomaticien. Par la suite, j'ai intégré le service des systèmes d'information pour participer au développement de l'intranet et du site internet. Aujourd'hui, et ce depuis cinq ans, je suis en charge de la communication digitale au sein du département communication. À ce titre, j'occupe les fonctions de webmaster, de rédacteur en chef de la newsletter mensuelle et de Community Manager pour l'ensemble des médias sociaux mis en place depuis un an.
  

VeilleMag : Vous avez été très actif pendant cet événement, quel est votre retour d'expérience ?

C.L Face à une communauté de geeks, ce hackathon était l'événement idéal pour utiliser abondamment les réseaux sociaux. La quasi intégralité du week-end a été couverte en direct par l'intermédiaire du fil Twitter @hackidf2030 sur lequel nous avons posté plus de 350 tweets. Au final, nous avons mis en ligne 270 photos et 18 vidéos. Pas moins de 220 contributeurs ont utilisé le hashtag #hackidf2030 ce qui représente, à ce jour, près de 1 400 tweets. Et en ce début de semaine, les échanges continuent. Au-delà des chiffres, nous pouvons dire que ce rendez-vous a permis à des profils différents de se retrouver autour d'une thématique commune : l'aménagement futur de notre territoire. Il reste maintenant à rassembler, trier, classer l'ensemble des contenus accumulés pour valoriser cet événement qui fera date car il marque l'an zéro de l'ouverture des données régionales en Île-de-France.

   
VeilleMag :
 La dimension temps réel semble être la prochaine évolution de l'Open Data ?. Qu'en pensez-vous ? Et qu'en est-il exactement ?

C.L Effectivement, les données "temps réel" peuvent apporter un véritable service aux citoyens, notamment en termes de mobilité : mon bus va-t-il passer à l'heure ? Vais-je rater mon train si je vais aux toilettes avant de quitter mon bureau ? Un Velib' est-il actuellement disponible pour me rendre à mon rendez-vous ?. Et c'est là que le bât blesse ! Ces données sont rarement libérées par les opérateurs. Elles sont parfois proposées sur leurs propres applications, mais derrière, les données ne sont pas accessibles et exploitables. La principale limite est d'ordre technique et financière. En effet, ouvrir l'accès aux données "temps réel" nécessite des infrastructures performantes, fiables et par conséquent coûteuses pour des budgets "opendata" généralement serrés. Il y a donc là nécessité d’ une volonté politique. Parallèlement à ces considérations, je pense que l'heure de l'acte 2 de l'opendata a sonné. Les détenteurs de données, qu'ils soient publics ou en délégation de service public, après avoir démontré leur bonne volonté à libérer des données de toutes natures, doivent maintenant passer à l'étape suivante en libérant des données à forte valeur ajouté pour le public et aussi pour les développeurs. Rennes Métropole et la Cub ont déjà engagé cette transition en libérant l'info-trafic de ses transports publics pour l'une et l'info-trafic du réseau routier pour l'autre. Un exemple à suivre.